Ailerons de requin.
Depuis 20 ans, partout dans le monde, l'exploitation commerciale des requins a enregistré une forte progression. Surtout depuis 20 ans, avec l’explosion de l’économie mondiale et de l’Extrême-Orient en particulier. La chair des requins est une source bon marché de protéines pour des millions de petits pêcheurs. Souvent, on coupe les ailerons et on rejette les animaux mutilés dans l'eau.
D'après Jean-Michel COUSTEAU : En polynésie française plus de 200 millions de requins sont massacrés chaque année uniquement pour satisfaire les besoins en ailerons de ces populations (seul l'aileron du requin est comestible).
La peau, les dents, les cartilages et l'huile du foie sont également utilisés et vendus selon la nationalité des pêcheurs. La cupidité est au rendez-vous car ces produits de base représentent des valeurs commerciales conséquentes.
L’Homme tue les requins depuis toujours pour différentes raisons :
- pour manger, pour se procurer des sensations et ramener des photographies-souvenir d’un goût douteux, pour le plaisir de tuer “Un requin”, pour récupérer des substances particulières aux squales (comme le squalène contenu dans l’huile de foie utilisé dans différentes industries)...
- pour récupérer des produits de base, comme la chair, mais aussi pour approcher des paradis culinaires douteux avec les “ailerons” (principal ingrédient d'un potage oriental fort prisé et très cher, de l’ordre de 3000 frs/Kg) . La façon de s’approprier les nageoires relevant plus d’une boucherie de bas étage que d’une pêche classique défendable, effectuée avec un certain état d’esprit.
Ceci est le résulat d'un trafic impitoyable organisé en réseaux ayant pour but d'alimenter le marché asiatique (essentiellement) en ailerons de requins, produit particulièrement prisé dans cette partie du monde.
Une fois prélevés par des pêcheurs locaux (aux Tuamotu pour la plupart), ces ailerons sont vendus à des intermédiaires qui se chargent de les "exporter" vers leur destination finale.
En 40 ans, les populations de requins auraient perdu 90% de leurs effectifs.
Les requins sont rejetés à l'eau vivant, dépourvus de leur ailerons, à l'agonie...
«L'hécatombe est telle que plusieurs des 350 espèces de requins sont aujourd'hui menacées de disparition et certaines se retrouvent carrément au bord de l'extinction», affirme Jean-Michel Cousteau, au cours d'un entretien avec Le Devoir.
«Il ne faut pas oublier le rôle de "nettoyeurs" des océans que jouent les requins dans la chaîne alimentaire, explique M. Cousteau.